Sérial Couleurs

THIBAUT BELLIÈRE • ETIENNE BOSSUT • ÉMILIE BREUX • GÄEL DAVRINCHE • JOËL HUBAUT • ROMAIN LEPAGE • OLIVIER MASMONTEIL • ANITA MOLINERO • ELSA TOMKOWIAK
Les hommes cherchent la lumière dans un jardin fragile où frissonnent les couleurs. 
Monsieur monsieur, Jean Tardieu 1951

Faire frissonner les couleurs, n’est-ce pas ce qu’auront permis, entre autre bienfaits, les peintres de l’impressionnisme ? L’invention en 1841 du tube de peinture souple va littéralement révolutionner l’histoire de la peinture, permettant aux artistes de sortir hors de l’atelier pour aller peindre à l’extérieur. En s’affranchissant des contraintes de la mimésis, en exprimant les terribles passions de l’humanité au moyen du rouge et du vert (1), en s’emparant de la couleur comme principal outil de composition, les impressionnistes ont ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrées les avants-garde. Brèche féconde qui, in fine, ouvrira la voie de l’abstraction. En ce début de XXIe siècle, que doivent encore les artistes contemporains à ce mouvement qui a fait naître tant de bouleversements fondamentaux ? Un regard commun porté sur les choses de la vie, une volonté de témoigner d’une société chamboulée par les innovations technologiques, une posture anti-académique doublée d’une volonté d’indépendance. Témoignant de la vitalité et de la diversité de la scène artistique contemporaine, Sérial couleurs fait dialoguer la peinture et la photographie, le volume et l’installation et s’échafaude sur une double entrée : la couleur envisagée comme sujet-même de l’oeuvre et le recours à la sérialité. L’exposition réunit ainsi neuf artistes pour lesquels la couleur est, en soi, le principal champ d’expérimentation, l’objet central de la démarche artistique. En écho à l’usage de la répétition du sujet chez des peintres comme Cézanne ou Monet, elle porte une attention particulière au recours à la série. Suites, variations, déclinaisons, répétitions : quelle soit ordonnée ou aléatoire, hiérarchisée ou déstructurée, la série et les paradoxes qu’elle soulève – singularité / pluralité, écart / similitude, continuité / discontinuité, finitude / infinitude – constitue, pour chacun des artistes de l’exposition, un espace aux ressources inépuisables, élargissant le champ des possibles. Encadrée par de rigoureux protocoles ou envisagée plus librement, sans règles strictes ni contraignantes, la sérialité relève toujours d’un engagement total. Celui de l’artiste et de son rapport au temps, à son inexorable écoulement.

Patrick Roussel, commissaire de l’exposition
(1) « J’ai essayé d’exprimer les terribles passions de l’humanité au moyen du rouge et du vert. » 
Lettres de Vincent Van Gogh à Théo Van Gogh, des 8 et 9 septembre 1888

Vernissage, samedi 26 septembre 2020, en présence des artistes

> 11 h : Inauguration

> 12 h : Création culinaire par Le Quatorze

> 15 h : Samedi de l’art en présence des artistes

Présentée dans le cadre de Normandie Impressionniste 2020
Du mardi au samedi de 14h à 18h30
Masque obligatoire, jauge modérée

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